Le ministre du Budget vient de confirmer hier que l’Education nationale aura bien à faire face à 16 000 nouvelles suppressions de postes à la rentrée 2011. Cette décision est d’autant plus navrante que ceci s’ajoute aux 80 000 postes déjà supprimés depuis 2002, soit près de 10% du nombre total de personnels dans l’Education nationale.
La FCPE s’indigne de cette décision, que le gouvernement justifie par la grave crise économique et sociale que nous traversons. Elle observe cependant que loin d’être une conséquence de la crise, cette mesure avait été décidée avant même le début de la crise puisqu’elle s’appuie sur une promesse faite lors de la campagne électorale de l’actuel président de la République.
Ces choix sont avant tout idéologiques et le service public d’éducation n’est plus une priorité dans notre pays. S’il en fallait une preuve, il suffirait d’observer que d’autres pays, dans des contextes tout aussi difficiles sinon plus, ont pris des orientations radicalement différentes.
Ainsi, l’Inde a lancé au printemps un plan de recrutement d’un million d’enseignants. L’Allemagne, quant à elle, va accroître de douze milliards d’euros son budget consacré à l’éducation d’ici à 2013, afin d’atteindre son objectif de 10% de son produit intérieur brut (PIB), consacré à l’éducation et à la recherche à l’horizon 2015. Enfin, le Québec vient de décider de diminuer dès septembre prochain le nombre d’élèves par classe, en ne dépassant pas 20 élèves dans les écoles primaires des quartiers défavorisés.
Plus que jamais, pour sortir de la crise, l’éducation est le seul investissement d’avenir. D’autres gouvernements l’ont compris, pas le gouvernement français.